MEMOIRE ET APPRENTISSAGES SCOLAIRES

Avant Propos :

Quand les résultats scolaires sont catastrophiques se pose l'inévitable question : serait-ce un problème psychologique ? La mauvaise volonté aussi peut être évoquée ; des restes de l'école de Jules Ferry : si l'élève refusait d'apprendre, c'est qu'il était paresseux ou n'était pas doué (n'avait pas les moyens intellectuels d'apprendre).

De nouvelles approches peuvent nous aider à comprendre et agir afin d'atteindre l'objectif que l'on s'est fixé : enseigner le goût d'apprendre.

Des freins peuvent faire échouer l'enseignant ou le formateur : conflits familiaux, milieu socio-culturel, ...

On ne peut pas réduire l'apprentissage à une succession d'étapes liées au développement biologique.

Les apprentissages ne peuvent se concevoir sans la présence d'une mémoire qui permet de stocker des informations nécessaires à la compréhension. Cette mémoire est à l'instar de celle d'un ordinateur accessible en lecture et écriture mais ces accès ne sont pas aussi simples.

I) Un réseau de mémoires :

a) Des mémoires :

Les récentes recherches mettent en évidence une hiérarchie de plusieurs mémoires spécialisées :

des mémoires sensorielles à des mémoires abstraites.

Certains pensent que les élèves ont principalement deux modes d'évocation, visuel ou auditif et que l'échec scolaire surviendrait lorsque l'enseignement serait surtout visuel pour un élève auditif ou inversement. Reste fossile de l'ancienne théorie du neurologue Charcot (milieu du XIX ème).

On parle depuis de type visuel, auditif, olfactif, moteur, etc. Conception très populaire car elle rejoint l'idée commune que nous avons une mémoire "photographique visuelle".

Les expérience montrent que ces mémoires sensorielles sont limitées et surtout très éphémères.

Des chercheurs l'ont mis en évidence en montrant que des séries de trois lettres présentées visuellement (sur écran) ou auditivement (avec casque hi-fi) sont très vite oubliées si l'on empêche les sujets soumis à l'expérience de répéter ces lettres.

IL est aussi apparu que la représentation auditive était un peu supérieure à la représentation visuelle (la majorité des gens pensent le contraire). Cela est dû au fait que la mémoire visuelle ne dure que 250 millisecondes alors que la mémoire auditive durerait 2 à 3 secondes (dix fois plus).

Il faut comprendre qu'au niveau des yeux, les mots n'existent pas et ne sont que des taches sur du papier. Les mots n'existent qu'au niveau supérieur, les taches sont codées sous forme symboliques ou lexical (du grec lexi, "mot"). La mémoire peut ainsi être représentée par une sorte d'immeuble où chaque étage est un module qui construit les information de manière plus élaborée et en garde la mémoire.

Le module lexical a deux fonctions ; il stocke tous les mots mais il permet également de reconnaître les mots comme identiques qu'ils soient représentés visuellement dans la lecture, ou auditivement, dans une conversation.

Plus les enfants sont jeunes (< 13 ans) moins ils connaissent les mots et on a tout intérêt sur le plan pédagogique à donner les mots sous le format le plus riche possible (audiovisuel) pour connaître à la fois la prononciation et l'orthographe.

b) Autorépétition en mémoire :

Quand nous avons l'impression d'entendre "auditivement" dans notre tête, c'est de notre propre parole qu'il s'agit ; ainsi les mots sont réinjectés dans notre mémoire lexicale. Ce va et vient ou boucle vocale sert donc de mémoire auxiliaire (par exemple quand nous effectuons un calcul mental) cette mémoire est aussi appelée mémoire de travail.

Les recherches ont montré que ce va et vient ou vocalisation dans la mémoire de travail est nécessaire pour la mémorisation et la compréhension.

c) Mémoire des images

Si la mémoire sensorielle visuelle (ou iconique), si fugitive, est relayée par la mémoire lexicale lorsqu'elle concerne les mots, elle l'est par une autre mémoire pour les choses (objets, animaux, plantes, ...), c'est le rôle de la mémoire imagée.

Plusieurs chercheurs ont montré que la mémoire des images (dessins, objets, image mentale) est supérieure à celle des mots. Mais la plupart des gens confondent visuel avec imagé et à l'inverse auditif avec verbal. Des mots peuvent être représentés visuellement (écrit sur un carton), auditivement (dictés) ou sous forme imagée (dessin).

La mémoire imagée est extrêmement puissante et durable comme on le pensait depuis l'Antiquité.

Mais la mémoire imagée n'est pas la mémoire "photographique" de la conception populaire, c'est de la synthèse d'image : ainsi nous pouvons imaginer un citron bleu, un cheval avec des ailes, c'est le pouvoir de l'imagination.

d) Double Codage, dénomination et mémoire sémantique:

Le rappel d'un dessin est aussi performant que le rappel du même dessin simultanément verbalisé. Ce phénomène permis d'expliquer la supériorité des dessin en supposant que l'image est recodée verbalement en mémoire. Cette théorie a été appelé "Double codage".

Ce recodage verbal des dessins, appelé dénomination, prend plus de temps que la lecture.

Ainsi faut-il au moins 100 millisecondes de plus pour prononcer "bateau" lorsqu'on voit un dessin que lorsqu'on lit la graphie du mot. Si la dénomination est plus longue que la lecture, c'est parce que le décodage verbal d'un dessin nécessite une étape d'interprétation sémantique réalisée dans une nouvelle mémoire, la mémoire sémantique (mise en évidence dans les années 70).

Ainsi les différents modules de la mémoire codent les informations dans des modules de plus en plus élaborés, du sensoriel à l'abstrait (la mémoire sémantique).

 

e) Hiérarchie catégorielle et économie cognitive de la mémoire sémantique :

La mémoire sémantique n'est que conceptuelle, elle ne stocke que la signification, le sens su mot ; la morphologie du mot est stockée elle dans la mémoire lexicale.

Les concepts de la mémoire sémantique sont classés de façon hiérarchique, les catégories étant emboîtées dans des catégories plus générales comme dans une arborescence : Dauphin dans Poisson, Poisson dans Animaux.

Seules les propriétés (ou traits sémantiques) spécifiques sont classées avec les concepts.

Exemple : un canari est jaune donc la propriété "jaune" est classée avec le concept "canari" tandis que les propriétés générales comme "a un bec" " a des ailes" sont classés avec le concept "oiseau".

 

©DidaCool

Bibliographie :

Les Cancres n'existent pas (Anny Cordié, Seuil)

Manuel de Psychologie de l'éducation et de la formation (Alain Lieury, Dunod)

 

L'ATTENTION SPONTANEE

L’EVALUATION


Technologie 6ème
et ouvrage Delagrave

 

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Mémoire et réussite scolaire Alain Lieury
S'appuyant sur de nombreuses recherches (concernant les programmes du collège, de la sixième à la troisième), il analyse le rôle de la mémoire dans l'apprentissage et la réussite scolaire


Les cancres n'existent pas par Anny Cordié


L'Enfant et la Concentration par Solange Le Chevalier


Apprendre !
"Apprendre !" par André Giordan (quels sont les moments où le cerveau structure les connaissances ? Comment fonctionne le phénomène d'apprentissage ? Quel est le rôle du sommeil dans l'apprentissage ?)


La psychologie cognitive de l'attention
Un domaine très vaste de la psychologie cogntive est abordé et synthétisé dans cet ouvrage sur l'attention.


Les Méthodes d'évaluation scolaire
Refonte complète d'un petit ouvrage inégalé depuis sa parution: résumé en 160 pages de la problématique et des outils de l'évaluation scolaire.


L'art d'avoir toujours raison (Arthur Schopenhauer)

Schopenhauer, dans ses cours (non publiés) de l'université de Berlin, ramène cette dernière à peu de choses : trente-huit stratagèmes pour terrasser tout contradicteur, que l'on ait raison ou tort. Pure "escrime intellectuelle", "organe" de la perversité naturelle de l'homme, outil de la déloyauté dans la dispute…38 ficelles, tours et autres passes pour garder raison à tout prix en ayant objectivement tort ou comment terrasser son adversaire en étant de plus mauvaise foi que lui. Un court traité à l'usage de quiconque croit sincèrement aux dividendes de la pensée. Rédigé à Berlin en 1830-31 , ce traité fut publié pour la première fois en 1864. Il est suivi dans la présente édition d'une postface de Franco Volpi.


Les Sept Habitudes des gens efficaces (1livre+2CD)
Pour vivre avec le changement, pour optimiser le changement, vous avez besoin de principes qui, eux, ne changent pas. Depuis sa parution en 1989, le livre de Stephen Covey, Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent, est devenu un phénomène mondial traduit en 32 langues pour plus de 12 millions de lecteurs.


Professeur cherche élève désirant sauver le monde
Voici les termes de l'annonce passée par Ishmael, le gorille philosophe capable de communiquer par télépathie. Mais c'est une petite Julie de 12 ans, "assez vieille pour voler des voitures et vendre du crack" qui y répond. Au début perplexe, Ishmael acceptera de la former et découvrira une élève curieuse et attentive, spontanée et impertinente. Il l'amènera à s'intéresser à bien des maux de nos sociétés actuelles

Notre Saint Père qui est aux cieux
Humour grinçant sur le parcours d'un prof de bio :
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En réalité, il s'agit d'une cérémonie somme toute banale où s'entrechoquent les théories pédagogiques les plus éclectiques.
Le langage utilisé est, aussi, très codé ...
" Ca n'est pas compliqué. Elle ne comprend rien ni en géométrie, ni en algèbre. Elle croit qu'un octogone est un dieu mythologique grec et qu'une identité remarquable est une ethnie d'Amazonie "

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